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                 Jusqu'à la mort

 

Ceci est la première partie d'une de mes histoires, je ne l'ai pas encore finie mais je mets déjà à disposition une partie de ce que j'ai. Bonne lecture o/
        Jack se voyait, allongé sur le sol, ses yeux ouverts, il ne pouvait empêcher son narcissisme de faire surface en se contemplant. Avec son corps élancé, son visage fin et séduisant, ses yeux verts profonds, et ses cheveux châtain clair, il savait qu’il pouvait séduire n’importe qui, homme ou femme, et il l’assumait pleinement. Il analysait chaque parcelle de son corps et regrettait que sa beauté ne lui serait plus d’aucune utilité. Son visage livide l’attristait, sa peau d’ordinaire bronzée et brillante se montrait terne. C’était la fin pour lui. A seulement dix-sept ans il tirait sa révérence en quittant ce monde après une piqûre de trop. Il attendait là en se regardant, que sa mère découvre son corps, redoutant sa réaction. Serait-elle triste ? En colère ? Les deux ? Et son père, qu’allait-il dire, faire, penser ? Il attendait et se remémorait les instants de sa vie. Le choc de n’avoir jamais rien fait et d’avoir été passif lui fit l’effet d’une claque, une sensation à la fois dérangeante et appréciable, étant surement la dernière qu’il pourrait ressentir. 
        Son réveille sonna sept heure, l’heure de se lever et de se préparer pour les cours. Il écoutait cette sonnerie avec mélancolie et regret, lui qui détestait y aller et qui faisait tout pour sécher les cours, il vendrait son âme pour avoir la chance d’y retourner. La sonnerie prit fin et dix minutes s’écoulèrent. Comme à son habitude sa mère entra dans la chambre en tapant des pieds pour le réveiller, déjà prête à le sermonner tout en sachant que ça ne servait à rien. Elle pénétra dans la pièce en ouvrant la porte violemment et se figea devant cette image.

        Les larmes montèrent à ses yeux et elle s’effondra dans un cri de douleur faisant accourir son mari. A son tour il tomba à genoux, serrant sa femme dans ses bras. Jack les regardait pleurer encore et encore pendant vingt minutes, avant que son père ne trouve la force d’appeler la police pour les prévenir de ce terrible incident. Le temps filait devant lui sans qu’il ne s’en rende compte, et avant qu’il ne le réalise son corps avait déjà été transféré à la morgue la plus proche et l’information de sa mort, transmise à son établissement.

        Les minutes passèrent, les heures, les jours, les semaines. Il errait sans but de sa maison à son lycée sans savoir pourquoi il demeurait ici, dans ce monde auquel il n’appartenait plus, tout seul, en se posant une unique question à longueur de temps ; « comment arrêter ça ? ». Chaque jour se ressemblait, il partait de chez lui pour voir la vie de ses amis, les suivre pendant et après les cours, les voyants se droguer encore et encore comme il le faisait auparavant, avant de rentrer voir ses parents et désespérer devant leur tristesse.

        Jours après jours, il observait son entourage, spectateur devant toujours les mêmes scènes ; celles de sa propre vie, et se demandait comment mettre fin à ce cercle infernal, lui révélant chaque fois un peu plus la passivité de son existence à présent perdue. Au bout de trois semaines, il repensa à une phrase qu’une élève lui avait dite un jour. Alors qu’il frappait un de ses camarades de classes un peu trop sérieux en fumant avec des amis, il bouscula une jeune fille qui passait par là, à l’apparence renfermée, qui laissa échapper sèchement « Tu devrais agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard pour toi ». En y repensant il se dit qu’il était sans doute déjà trop tard à cette époque.

        Le temps s’écoula encore, toujours sans qu’il ne s’en rende compte, et peu à peu ses proches s’habituèrent à son absence, de ses camarades qui pour la plupart ne le regrettaient pas, à ses amis, jusqu’à ses parents. Alors que l’ennuie et la lassitude atteignaient leur paroxysme, il décida sur un coup de tête de retrouver cette fille. Il était curieux de savoir ce qu’elle était devenue, ce qu’elle faisait.

        Après plusieurs semaines d’entrainement durant son temps libre, il était capable de déplacer de légers objets, lui permettant de fouiller dans les dossiers de son établissement. Avec pour seuls indices la couleur blond vénitien de ses cheveux et ses yeux verts et gris, il eut quelques difficultés à la retrouver. Il parvint tout de même à trouver son dossier et y découvrit son adresse. Il était décidé à la voir et s’empressa de s’y rendre. Une fois arrivé il se tenait devant une vieille bâtisse centenaire aux murs blancs rénovés d’où remontait du lierre surement daté de quelques années à peine.
        Il entra dans la maison sans appréhension, s’attendant à voir une famille unie, avec un père et une mère, un chien ou un chat ou peut-être même les deux, ainsi que trois enfants bien élevés dont la jeune fille. La représentation parfaite de rêve américain en somme. Arrivé à l’intérieur, la surface ressemblait exactement à ce qu’il s’imaginait ; une maison propre et bien tenue, avec une cuisine sur la gauche de l’entrée et un salon, salle à manger sur sa droite. Cependant quelque chose clochait. Il y avait effectivement un chien et une ambiance chaleureuse se dégageait de la demeure mais la télévision analogique et les vieux appareils domestiques donnaient une impression étrange.

        Il monta à l’étage par réflexe, en passant par l’escalier situé juste en face de l’entrée, cherchant la chambre de la jeune fille, regardant le long du mur les photos de famille. Certaines montraient les deux enfants bébé, puis à leurs cinq ans respectifs, les anniversaires importants et d’autres les moments familiaux passés tous ensemble jusqu’au début du lycée. Après les photos datant de l’entrée au lycée de leur fille ainée, de la fille cherchée, les instants joyeux de famille avaient disparu ainsi que ses portraits, avant si lumineux de par son sourire, contrairement à ceux de son frère qui persistaient. Les rares photos d’après cette époque étaient ternes et la jeune fille ne souriait plus.

        Il arriva à l’étage et ne sachant pas où aller se dirigea machinalement vers la première porte à droite de l’escalier. Par chance, il s’agissait de sa chambre ; la porte indiquait « Garance » écrit dans une calligraphie soignée mais quelque peu infantile. En entrant il s’attendait à voir un bureau rangé avec des cours ordonnés et classés avec un ordinateur portable, un peu vieux mais assez performant pour lui permettre de travailler, et de voir une chambre impeccable. Mais en réalité celle-ci était encombrée d’appareils et le bureau était couvert de papiers. Garance se trouvait assise à celui-ci en train de réviser, branchée à une assistance respiratoire et perfusée de partout, surveillée par une femme ressemblant à une aide à domicile. Sa peau était livide et ses yeux couverts de cernes, elle semblait aussi défoncée que Jack dans ses pires jours. Il avança dans la chambre pour regarder la feuille de soin posée à côté de l’assistante au regard rigide et froid, sur un lit bien plié. Alors qu’il allait y jeter un œil se demandant ce qui se passait Garance murmura « ce ne sont pas tes affaires ! ».

        Il se raidit d’un coup à ces mots et se retourna vers elle sans savoir quoi penser. Elle demanda alors un verre d’eau à la femme assise, lui indiquant les appareils branchés qui l’empêchait de se déplacer. Celle-ci posa le magazine qu’elle lisait en soupirant fortement d’exaspération et d’ennui avant de se lever et de sortir. Un silence profond s’installa quelques secondes. Jack fixait Garance, tandis qu’elle regardait le sol en tendant l’oreille. Après s’être assurée que sa surveillante était hors de portée de voix, elle se tourna en direction de son lit et demanda dans le vide qui il était et ce qu’il lui voulait. Jack fut abasourdi de sa réaction. C’était la première personne à le voir. Il ignorait ce qu’il devait faire, et dans la précipitation il déballa d’une traite une armée d’informations, allant de son nom, son âge, sa date de naissance, sa mort, ses dernières semaines à la raison de sa venue.

        Après son monologue, la jeune fille ne dit rien, elle se retourna vers son bureau et recommença à réviser, toujours avec un regard vide de tous sentiments. La femme entra à nouveau dans la pièce et posa froidement le verre sur le bureau de la jeune fille, avant de s’assoir et de reprendre son magazine. Il regardait Garance écrire en espérant une réponse de sa part, mais elle ne semblait pas daigner le faire. Impatient il vint se pencher au-dessus d’elle et de son bureau pour essayer de la déranger. Elle le regarda du coin de l’œil et lui indiqua son écran d’un regard. « Je ne peux pas te parler, je ne peux qu’écrire. » Une réponse, un espoir, l’espoir de ne plus être seul. 
        Jack s’enflamma devant cette idée et l’assomma de questions. Qui est-elle ? Comment pouvait-elle le voir ? Qu’est-ce qui lui était arrivé ? La mort est présente, plus ou moins proche de chaque personne. Mais celles dont le destin est déjà scellé ont la capacité de côtoyer les âmes perdues, les gens n’ayant rien accompli ou rempli de regrets restant sous forme de fantômes. Elle effaça tout ce qui était sur son écran avant de reprendre ses exercices laissant le jeune homme perplexe. Il s’assit sur le lit et la regarda étudier durant des heures sans rien dire. Il éprouvait une certaine fascination pour ces actes, si anodins, mais qui le réconfortaient. 

        Lorsque la mère de la jeune fille rentra, l’assistante se leva et prit ses affaires avant de saluer la famille et de partir. Sa mère, Joséphine, alla voir sa fille dans sa chambre pour lui demander si tout allait bien. Sur les photos c’était une femme belle et élégante, aux cheveux châtain clair, aux yeux bleus intenses et à la peau lumineuse et brillante, mais ’était une femme épuisée, au visage pâle, pleine de cernes et aux cheveux mal coiffés qui entra dans la pièce. Elle l’allongea dans son lit, plaçant un appareil de chaque côté, et lui tendit un plateau-repas composé de plats préparés et justes réchauffés. Avant de ressortir elle passa sa main dans les cheveux de sa fille et lui dit d’un regard tendre que tout allait bien se passer. Epuisée, elle tituba en franchissant la porte, avant de la refermer. 

        Jack regarda la jeune fille d’une expression demandant ce qui avait pu se passer. Tout ce qu’il avait vu dans cette maison laissait transparaître une famille moderne et aimante du début des années deux milles. Comme si le temps avait cessé de s’écouler depuis environ 15 ans. Il la questionnait du regard tandis qu’elle l’ignorait plongée dans ses lectures personnelles. Après être resté presque une heure à ses côtés sans rien dire il décida de faire la visite des lieux et qui sait, ainsi attirer l’attention de son hôte. Il commença par fouiller le bureau, ouvrant chaque tiroir les uns après les autres mais Garance ne semblait pas s’en préoccuper et pour cause, il n’y trouva que des livres de cours et des exercices en masse tous aussi ennuyeux les uns que les autres aux yeux du jeune homme. 

        Désappointé il se dirigea vers la bibliothèque de cette dernière, n’espérant plus rien d’autre que de quoi se divertir. Il regarda les étagères une par une. Des livres de cours, encore et toujours, de la primaire aux études supérieures. Mais cachés dans ce mélimélo d’étude se trouvaient des livres pour le moins bien plus intéressants pour lui. Non sans aller jusqu’à des magazines ou des bandes dessinées, les étagères étaient également remplies de romans fantastiques. Des histoires parlant d’aventures et de découvertes, de dépassement de soi et de persévérance et symbolisant dans un sens chacun l’espoir d’une vie différente et meilleure. 

        Jack se saisit d’un exemplaire du Monde de Narnia, dont l’état trahissait le nombre incalculable de fois où il avait dû être lu. Tandis qu’il feuilletait les pages abimés au fil des années, il remarqua que les sept autres tomes de la série, ainsi que les autres romans étaient dans le même état. Il s’assit aux côtés de Garance, posant le livre sur ses genoux sans consistance ce qui eut pour effet de le laisser tomber sur le lit. Il regarda encore une fois sa voisine, toujours aussi appliquée, avant de commencer à lire. Prit de passion par cet ouvrage, il se mit à lire à voix haute sans s’en rendre compte si bien qu’au bout d’une vingtaine de pages seulement il remarqua que sa camarade avait posé son livre et était en train de l’écouter. La ferveur qu’il dégageait en lisant et ses talents de comédiens, acquis après des années de pratiques par des mensonges, avaient rendu l’histoire plus vivante que la jeune fille ne l’avait jamais perçu.
        Garance souriait, ses yeux verts brillaient d’excitation en regardant son lire préféré, et demanda impétueusement à ce qu’il continue de narrer ce récit. Fasciné et émerveillé par le sourire qu’il voyait, il reprit sa lecture avec autant d’ardeur qu’avant, prenant le temps de jeter un œil à son amie de temps en temps. Après plusieurs heures de lecture, elle avait fini par s’endormir dans une position tel que, si Jack avait été en vie, elle serait blottie contre lui. A cette pensée il sentit quelque chose en lui se réchauffer, et ne sachant pas comment réagir, se contenta de couvrir entièrement l’endormie, de ranger le livre et enfin d’en prendre un autre pour le lire à la lumière de la lune jusqu’à ce qu’elle se réveille.

        Avant même que le jour ne se lève la vie avait repris dans la demeure. Joséphine se préparait pour son premier travail de la journée, serveuse dans un petit café. Elle alla saluer ses enfants dans leur chambre, encore endormis, avec chacun un baiser sur le front. Elle descendit ensuite dans la cuisine faire un panier repas avec écrit dessus « Stéphane », le nom du garçon, dont la chambre se situait juste en face de celle de Garance. Elle rangeait un peu la cuisine et le salon lorsque quelqu’un vint sonner à la porte. Il s’agissait d’une autre auxiliaire de vie un peu moins austère que la première que Jack avait vue. Les deux femmes se saluèrent et chacune passa la porte. Tandis que Joséphine se dirigea vers la voiture pour aller au travail, l’autre monta les escaliers et vint vérifier l’état de la jeune fille toujours endormie.


        Après s’être assurée que tout allait bien elle retourna au rez-de-chaussée et se détendit dans le salon en regardant la télévision, sans oublier de faire des rondes régulières auprès de sa protégée. Trois heures s’étaient écoulées quand Stéphane se leva et alla se préparer pour les cours. Il avait l’âge de la seconde mais était en première ayant sauté une classe. Au bout d’une demi-heure dans la salle de bain, il sortit et vient récupérer son repas de midi pour le mettre dans son sac à dos. Il s’installa aux côtés de la femme et petit déjeuna devant la télévision en vitesse avant de la saluer convenablement et de partir pour le lycée. Un blouson noir sur le dos, il saisit son vélo et parti avec en faisant sonner sa sonnette sous la fenêtre de sa sœur.

        Le tintement métallique résonna dans la chambre, réveillant une Garance habituée à ce rituel matinal. En ouvrant les yeux elle observa sa bibliothèque songeant à ce rêve étrange qu’elle avait fait durant la nuit. Mais alors qu’elle se redressait, Jack revint devant elle pour lui souhaiter une bonne journée. Déstabilisée par son arrivée soudaine, elle perdit pied et retomba allongée dans son lit. Son ami, complètement paniqué, n’arrêta pas de lui demander si tout allait bien jusqu’à ce qu’elle réussisse à se lever à nouveau. Une fois installée, assise contre sa tête de lit, elle sourit à Jack avant de signaler son réveil à l’aide d’une commande, appuyant sur un bouton bleu. Elle salua ensuite son compagnon convenablement toujours en lui souriant.

        La femme actuellement chargée de la surveillance entra dans la chambre quelques instants plus tard, les bras chargés d’un plateau repas, dont le contenu n’était pas particulièrement attrayant. Elle s’assit aux pieds du lit, là où se trouvai Jack ce qui fit sourire légèrement la jeune fille. En deux ans, c’était la première fois qu’elle voyait sa cliente exprimer une quelconque émotion. Garance avait arrêté de montrer des sentiments lorsque sa famille s’était déchirée après avoir appris sa maladie. Mais le regard qu’elle portait ce matin-là montrait un renouveau.
        Le petit déjeuner fini et débarrassé, Garance demanda à être placée au bureau. S’en suivi dix longues minutes durant lesquelles l’auxiliaire de vie du se démener avec les câbles et les appareillages emmêlés de tout part. Installée, la jeune fille studieuse se mit instantanément à  étudier ce qu’elle avait commencé la veille. La femme quitta la pièce, après s’être assurée que tout allait bien et que tout était en ordre, pour retourner au salon. Après une demi-heure d’un silence pesant, Jack se permit d’interrompre la concentration de la jeune fille lui indiquant qu’il allait visiter le quartier. Il sortit de la maison, passant par l’escalier et la porte d’entrée, avant de longer le chemin jusqu’au portail. Il regarda la maison un instant se disant qu’il y a quelques semaines encore, de son vivant, il se serait amusé à descendre le long des murs grâce au lierre qui les recouvraient. Mais à présent ces activités n’avaient plus aucun sens pour lui.

        En prenant à droite à la sortie du terrain il passa devant plusieurs maisons dans le même genre que celle de son amie, mais mieux entretenues. Le contraste entre les maisons lui donnait encore plus l’impression que celle d’où il venait ressemblait à une maison fantôme où tout y était abandonné. Il arriva à un parc complètement vide. Une petite aire de jeu constitué d’un bac à sable, d’une balançoire et d’une structure pour grimper se trouvait perdu sous de hauts chênes offrants leur ombre aux enfants qui voudraient venir y jouer. Flânant entre les arbres, il ne savait pas quoi faire. Il était libre de se balader où il voulait, de voir ce qu’il voulait et même d’obtenir ce qu’il voulait. Mais à quoi bon ? Il était condamné à errer seul. Sa situation la plongea dans une profonde mélancolie.

        Des pensées plus noires encore lui vinrent à l’esprit. Ses amis l’avaient oublié, ses parents s’habituaient à son absence. Tout son entourage évoluait excepté lui. Il s’interrogea à ce sujet, se demandant s’il serait à jamais spectateur d’un monde dont il ne faisait plus parti. Cependant il n’était pas ce spectre qui n’avait aucun pouvoir ni aucune influence. En une journée il avait donné le sourire à quelqu’un qui n’avait aucune raison d’en avoir. Il l’avait diverti et le regard de Garance c’était illuminé quelques instants. Sans oublier la chaleur qu’il avait ressentit quand elle s’était rapprochée de lui.

        Il savait ce qu’il pouvait faire. Ce qu’il voulait faire. Il comptait bien redonner goût de vivre à cette personne qui n’en avait plus mais qui avait malgré tout réussi à lui montrer que la mort n’était pas la fin mais un début pour une nouvelle histoire. Il allait rester prêt d’elle et lui donner le courage de tenir, d’avoir espoir en une guérison future.

 
 



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